Le 4 et 5 décembre 1998 à 20h30

Il faut sauver le soldat Ryan


SAVING PRIVATE RYAN (Il faut sauver le soldat Ryan), de Steven Spielberg, avec Tom Hanks, Edward Burns, Tom Sizemore, Barry Pepper, Matt Damon, USA 1997, 2h.50

Omaha Beach, 6 juin 1944. Ce jour-là, la plage était rouge : du sang partout, des tripes dans l'eau, sur le sable, des cadavres horriblement mutilés, et les rafales de balles dans tous les sens, le carnage … Que de victimes pour trop peu de survivants! Parmi ceux-ci un détachement de 7 hommes commandé par le Capitaine Miller (T. Hanks). Leur mission : retrouver le soldat Ryan, dont les trois frères viennent de tomber au combat sur différents fronts, et le rapatrier au plus vite. Leur quête durera sept jours et s'achèvera dans un petit village français près d'un pont qu'ils baptiseront "The Alamo" (sic)!

Le film commence et s'achève sur un drapeau américain aux couleurs passées qui flotte au vent dans un cimetière militaire. Cela détermine le style presque documentaire du film : caméra portée à l'épaule, travail très fouillé sur la bande-son et les couleurs, Spielberg a apporté un soin tout particulier à la facture de ce film splendide et bouleversant sur ceux qui ont "été sacrifiés sur l'autel de la liberté".

Spielberg n'a pas la prétention de raconter l'Histoire, mais une histoire sur la seconde guerre mondiale. Le message du film n'est ni patriotique, ni pacifiste, le film pose le problème du prix de la vie humaine : sacrifice, solidarité, dignité humaine dans le combat. L'intrigue est absolument fictive, même s'il existe une loi interdisant à deux frères de servir dans la même unité, afin de ne pas renouveler le drame de la première guerre mondiale qui avait vu périr 5 frères au combat.

Vous entendrez souvent le terme "fubar" pour exprimer l'horreur de la situation. Le "furchtbar" allemand est devenu "fucked beyond all recognition". "Fubar" que la version française a transposé en "foupoudav", "foutu pourri d'avance" : tel était le sort de ceux qu'on a lâchés sur ces plages de Normandie en 1944.

Un grand sujet, un grand film. Ne le manquez à aucun prix!

Suzanne Déglon


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