Le 18 et 19 septembre 1998 à 20h30

Kundun


de Martin Scorsese, musique de Philip Glass,avec Tenzin Thuthob Tsarong, Gyurme Thethong, etc. USA 2h17

En 1937, un enfant de deux et demi, issu d'une modeste famille de paysans tibétains, fut reconnu comme la quatorzième réincarnation du Bouddha de la Compassion, et choisi pour devenir le chef spirituel et politique de son pays. KUNDUN retrace les années de formation du Dalaï-Lama, de son plus jeune âge à l'invasion du Tibet par l'armée de Mao et à son exil, en 1959. Réalisé avec le concours du Dalaï-Lama, c'est l'aventure d'un jeune homme qui se forgea en quelques années une stature de leader et resta fidèle à ses principes de non-violence pour conduire son peuple à travers l'une des périodes les plus tourmentées de son histoire.

Le Tibet et l'Inde ayant refusé d'accueillir son équipe de tournage, Scorsese décida de réaliser KUNDUN au Maroc. Ouarzazate fut choisie comme quartier général. Soucieux de restituer la beauté naturelle du Tibet et d'en donner l'image la plus authentique et la plus précise possible, Scorsese s'entoura de proches du Dalaï-Lama, engageant comme interprètes des Tibétains réfugiés en Inde, aux Etats-Unis ou au Canada dont aucun n'était un comédien professionnel. L'abondante figuration nécessita l'acheminement de plusieurs centaines d'exilés tibétains, dont une centaine de moines venus de monastère indiens ou népalais.

Hollywood paraît s'engager pour le Tibet : des stars comme Richard Gere ou Harrison Ford plaident par leurs films ou dans leurs interviews pour la cause du Tibet occupé depuis plus de 40 ans par la Chine. Avec un léger bémol : les grands studios ne veulent pas se mettre le marché chinois à dos et essaient de mettre en sourdine l'engagement politique de leurs vedettes. Martin Scorsese en sait quelque chose : il a tourné KUNDUN pour les Studios Disney qui, prévenant le mécontentement certain des Chinois, se sont arrangés pour que le moins de gens possible puissent voir KUNDUN aux Etats-Unis, (en dépit des 50 millions de dollars que leur a coûtés le film).

Nous sommes donc des privilégiés, en Europe, car nous pouvons découvrir à notre aise ce joyau d'un metteur en scène qui nous avait habitués à des films sur la violence et les violents, et qui nous émerveille avec le destin d'un prophète de la non-violence, d'après un scénario original de la femme de Harrison Ford, Melissa Mathison.

Amis cinéphiles, fidèles de Ciné-Mascotte, venez nombreux, vous ne le regretterez pas.

Suzanne Déglon


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