Le 6 et 7 novembre 1998 à 20h30

 

L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux


THE HORSE WHISPERER (L'HOMME QUI MURMURAIT A L'OREILLE DES CHEVAUX) de Robert Redford, avec Kristin Scott Thomas, Robert Redford, Sam Neill, Scarlett Johansson, USA 1998, 2h. 40, cinémascope.

 

Pour sa cinquième réalisation, le "s e x symbol" des années 70 adapte très personnellement le best-seller de Nicholas Evans "THE HORSE WHISPERER. Avec sensibilité et talent, Redford traite le thème de la perte de l'innocence des Etats-Unis, la nostalgie des grands espaces, tout à fait dans la ligne d'un Ford ou d'un Huston.

L'histoire ? Grace grandit entre une mère carriériste (qu'elle ne voit guère) et un père qui travaille à la maison. A la suite d'un dramatique accident de cheval, l'adolescente perd sa meilleure amie et sa jambe droite. Le monde s'écroule. Sa mère pressent que le seul moyen de sortir l'adolescente de la dépression est de soigner le cheval qui est encore plus mal en point que sa cavalière. Et c'est là que va intervenir le sage du Montana, Tom Booker (Redford), l'homme qui pratique encore la méthode ancestrale du "chuchotement" pour soigner les chevaux "qui ont des problèmes avec les gens". Redford est vrai, sublime et charismatique, absolument parfait dans sa peau d'homme de la nature. Des liens se nouent entre lui, le cheval, l'adolescente, la jeune femme; et l'amour impossible entre Annie (K. Scott Thomas) et Tom, qui n'est pas sans rappeler celui raconté par Eastwood dans "THE BRIDGES OF MADISON COUNTY", souligne encore le fossé entre nature et "citadinisme".

Pour la première fois, Redford est derrière et devant la caméra. Il déclare avec humilité qu'il ne s'y était jamais risqué, car il craignait de ne pas posséder la "distance et la lucidité" d'un Clint Eastwood ou d'un Woody Allen qui excellent dans ce double rôle. THE HORSE WHISPERER nous prouve qu'il est leur pair!

Attention : jusqu'à la 35ème minute, le film se déroule à New York, et l'image est emprisonnée par deux bandes verticales sombres. Lorsque la traversée des Etats-Unis s'amorce, l'image éclate en un magnifique cinémascope et les splendides vues aériennes des grands espaces américains se succèdent!

Amis de Ciné-Mascotte et amis cinéphiles, venez déguster ce poème élégiaque sur les grands espaces, savourez la superbe musique de Thomas Newman, laissez-vous rasséréner par les yeux si bleus et le beau visage buriné de Redford, à l'instar de ceux qui sont venus chercher son aide!

 

Suzanne Déglon


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