Les 19 et 20 mai 2000 à 20h30


Man on the moon


De Milos Forman Avec: Jim Carrey, Dany DeVito...

Le nom d'Andy Kaufmann ne nous dit rien. Tout au plus l'avions nous entendu dans Man on the moon, la chanson que R.E.M. consacra en 92 à cet humoriste hors normes mort d'un cancer à 35 ans.

Repéré dans un club minable par le producteur G. Shapiro (DeVito), Andy (Carrey) fait un passage à Saturday Night Live et c'est un carton. On lui propose alors d'être le héros d'une sitcom. Andy accepte à condition que Tony Clifton, gros lard abject, crooner à Las Vegas y fasse des apparitions. Accordé. Mais Clifton n'est qu'une des facéties d'Andy lui-même. Prêt à tout, profitant de sa notoriété, il se lance dans une série de match de catch contre des femmes. La haine du public atteint son paroxysme et Andy est aux anges...

Par ignorance, il est difficile à nous autres européens d'apprécier Man on the moon à sa juste valeur. Mais les questions qu'il pose sont, elles, universelles. Est-il légitime de passer aux yeux de tous pour un être ignoble pour susciter une réaction vraie? Est-ce à cela qu'un artiste doit servir? Le film s'abstient de répondre, de glorifier ou de démolir un Kaufmann, qui, en perpétuelle représentation n'est même plus, à l'heure la plus grave de sa vie, pris au sérieux par ses amis les plus proches. Il fallait le regard acéré de Forman et la tendresse qu'il a pour son personnage pour brosser ce portrait cruel et attachant d'un homme pas comme les autres.

 

P.S.: ce week-end, on nous propose aussi un véritable chef-d'œuvre du dessin animé japonais, Princesse Mononoké, de Hayao Miyazaki. Voilà un vrai travail personnel, poétique, sombre et fort. Mettant en scène un conte cruel et écologique, illustrant les combats d'une jeune fille élevée par des loups, Miyazaki ( Mon voisin Totoro) réalise là une pièce maîtresse du cinéma d'animation, tant sur le plan visuel que sonore. On est loin de Goldorak et des clichés qu'on peut encore entretenir sur le dessin animé nippon...

 

 

Nicolas Kissling

 


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