Château de Prangins
Musée national suisse


Autres vues aériennes de Prangins

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Historique et description du château

Prangins fut le siège d’une baronnie mentionnée dès 1096. En 1723, Louis Guiguer, banquier d’origine saint-galloise établi à Paris, acheta les terres de Prangins. Il y fit construire le château actuel dès 1732 sur les plans d’un architecte, probablement français, mais dont les archives n’ont pas livré le nom. L’édifice, de style classique, est composé de trois corps de bâtiments construits en pierres de taille finement appareillées et réunis autour d’une cour d’honneur. Quatre pavillons d’angle, surélevés d’un étage, dessinent une silhouette formant un quadrilatère.


Louis Guiguer et sa femme Judith van Robais n’ont, semble-t-il, pas vécu souvent à Prangins, disposant d’une autre grande demeure près de Versailles. Ils léguèrent leurs biens à leur neveu Jean-Georges Guiguer et c’est ainsi que Voltaire, ami du propriétaire, vint loger au château quelques mois, jusqu’en mars 1755. A partir de 1755 précisément, Jean-Georges et sa seconde épouse entamèrent une série de travaux, notamment aux jardins. Le fils de Jean-Georges, qui hérita du domaine en 1770, écrivit un long journal qui décrit par le menu la vie au château entre 1771 et 1786, source inépuisable de renseignements sur la vie quotidienne d’une famille aristocratique de la fin de l’Ancien Régime. C’est lui qui compléta les aménagements de jardins commencés par ses aïeuls. En 1814, le château passa aux mains de Joseph Bonaparte, frère aîné de Napoléon, qui dut quitter les lieux précipitamment en 1815. Craignant une arrestation après avoir tenté de soutenir le retour de son frère au pouvoir, il laissa le château non sans avoir pris la peine d’enterrer un trésor dans le parc, et ne revint jamais. Mais... il envoya quelqu’un rechercher son trésor...


Le château connut ensuite diverses destinées, il devint un pensionnat à la fin du XIXe siècle. Vendue à la famille de Pourtalès en 1920, la propriété fut ensuite achetée en 1929 par une Américaine, Josephine Dexter et sa fille Judith Mc Cormick. En 1962, les Etats-Unis reçurent le château pour y loger leur ambassadeur aux Nations Unies. Le château passa encore en plusieurs mains avant que la Confédération suisse aidée des cantons de Vaud et de Genève ne se décide à l’acheter en 1974 pour y installer une antenne romande du Musée national suisse. Après plusieurs années d’études, une importante restauration débuta en 1991. En 1996, le bâtiment fut remis au musée qui ouvrit ses portes en 1998.


Une attention particulière fut apportée à la restauration des jardins qui se prolongent au-delà de la propriété et dont la conception fut, dès l’origine, pensée pour pouvoir contempler le paysage. Au XVIIIe siècle, pendant plusieurs générations, les propriétaires du château aménagèrent les jardins avec beaucoup de soin, comblant les anciens fossés médiévaux pour créer une belle avenue, imaginant des allées aux perspectives impressionnantes se perdant dans la campagne environnante. Le grand potager fut restauré avec soin, il comprend des espèces et des variétés anciennes de fruits et légumes cultivées autrefois dans la région. Depuis la terrasse plantée de roses, la vue sur le lac est particulièrement belle.


Brigitte Pradervand "Châteaux en Pays de Vaud"

Bibliographie

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