Fribourg : Le château de La Roche

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GRUYÈRE Château de La Roche

Texte publié en mai 2006 dans le Journal La Gruyère. (Les photos ci-dessus datent de septembre 2007)

La sauvegarde se concrétise

Plus de six ans après l’impulsion initiale, la restauration des ruines du château de La Roche est en passe de se réaliser. Un dossier sera prochainement envoyé au Service archéologique cantonal. Les idées ne manquent pas pour mettre en valeur les vestiges de la bâtisse du XIIe siècle. Coût estimé du projet: 360000 francs.

Le projet de restauration des ruines du château de La Roche va passer la vitesse supérieure. Un dossier sera envoyé tout prochainement au Service archéologique cantonal, selon Jean-François Moullet, architecte rochois et président du comité provisoire pour la sauvegarde du site médiéval. Provisoirement devisés à 360000 francs, les travaux pourraient démarrer cet automne ou cet hiver. Soit plus de six ans après que l’Association des Rochois d’ici et d’ailleurs, à l’origine du projet, en a lancé l’idée.
Mentionné pour la première fois dans un document de 1164, le castel se situe à cheval entre les communes de La Roche et Pont-la-Ville, sur un éperon rocheux – aussi imposant que stratégique – ayant donné son nom à la seigneurie et au village. Une centaine de mètres en contrebas coule la Serbache. «Le château a vu se succéder une quinzaine de seigneurs, après la déconfiture de l’empire de Charlemagne, indique Jean-François Moullet,
qui réalise toute la phase d’étude à bien plaire. Puis, au XIVe siècle, le domaine est passé sous la domination de l’évêque de Lausanne, les maîtres des lieux étant ruinés.»
En 1656, les pierres de la bâtisse laissée à l’abandon ont été prélevées pour construire l’église de La Roche. «A la base, il y avait trois tours, précise l’architecte. Désormais, il n’en reste qu’une seule, en ruine: le donjon.» Culminant à en-viron 900 m, celui-ci mesure dix mètres de côté (la base est carrée), et autant pour son point le plus haut. Le château lui-même était long d’une centaine de mètres.
Construits avec des pierres de rivière que l’on peut notamment trouver dans le lit de la Serbache, et dont certaines pèsent plus de 100 kilos, des pans entiers de la tour se sont effondrés au fil du temps. «Il faudra remplir les empochements», prévoit Jean-François Moullet. En réutilisant les pierres de l’église? Le Rochois sourit: «Non, on se débrouillera autrement… Nous devrons amener 200 tonnes de matériau sur le site.» L’accès au nid d’aigle étant pour le moins difficile, seules trois solutions s’offrent au responsable: l’hélicoptère, le câble ou le monorail.
«D’un point de vue financier, l’hélico semble se profiler comme la solution la plus adéquate, estime l’architecte. Le camp de base du chantier se trouverait près de la ferme Vers les châteaux, proche des ruines. Ce serait réglé en quelques aller et retour.» Les travaux hors
du commun devant vraisemblablement s’étendre sur plusieurs années, l’installation et l’entretien d’un câble ou d’un monorail engendreraient des coûts supérieurs.
Les gravats qui se sont amoncelés à l’intérieur du donjon devront être évacués, et la végétation qui y a poussé éliminée. Les arbres et les racines seront brûlés chimiquement, et des fouilles archéologiques seront effectuées à ce moment. «Les joints des pierres devront aussi être refaits, remarque-t-il. En l’état, il n’y aurait pas besoin d’un gros tremblement de terre pour que tout s’écroule. Pour les travaux aériens, nous ferons appel à des varapeurs.» Le sommet du donjon sera, quant à lui, imperméabilisé.
Accessible dans dix ans
Afin de rendre les ruines plus visibles qu’à l’heure actuelle, le périmètre de la tour sera déboisé. «Nous n’allons pas tout raser, rassure le Gruérien. On va couper la haute futaie et dégager des points de vue.» Ces tranchées permettront d’admirer pleinement le Moléson, le lac de la Gruyère, le port de La Roche ou encore le Pratzet. Interdit au public depuis plusieurs années, l’accès au site sera aménagé. Des barrières de sécurité vont être mises en place, histoire d’éviter une chute d’une bonne vingtaine de mètres. «Nous pensons aussi poser un éclairage et, pourquoi pas, construire un escalier à l’intérieur du donjon pour faire profiter les visiteurs de la vue imprenable sur la région.»
Les idées ne manquent pas pour dynamiser le site: «C’est plutôt le temps et l’argent, comme toujours», rigole Jean-François Moullet. Quid des fonds à disposition, justement? «La recherche commencera après avoir créé une association pour la sauvegarde du château, et une fois reçu le feu vert de l’Etat. Nous espérons un soutien du canton, de la Confédération et de la Loterie romande, entre autres.» Si tout se passe comme prévu, les ruines rénovées devraient être accessibles aux visiteurs dans une dizaine d’années.

Bibliographie

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©Les châteaux suisses. Die Schweizer Schlösser. The Swiss Castles