Le château de Birseck (auf deutsch)

Birseck

Herrliberger 18e

Birseck
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En 1928

Le château de Birseck, qui domine à l'est le village d'Arlesheim, constituait jusqu'à la Révolution française, avec le bailliage du même nom, une possession importante de la principauté de Bâle. Sa séparation d'avec le Jura est le résultat d'une longue suite d'efforts fournis par la ville de Bâle pour enlever au prince-évêque l'important débouché de la vallée de la Birse. Le château est le lieu de naissance de Xavier de Neveu, dernier prince de l'évêché.

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Le monticule sur lequel le château a été construit, appartenait à la courtine d'Arlesheim, que sainte Odile, fille d'Adalric, duc d'Alsace, avait cédée en 708 au couvent de Niedermünster, fondé par elle. Le couvent vendit ces terres à l'évêque de Bâle en 1239 ; mais celui-ci, dès le début, eut fort à faire à les défendre contre les prétentions de son voisin, le comte de Frohburg. A cette époque, il existait déjà un donjon de défense qui fut bientôt transformé en ouvrage important. Les actes du XIIe siècle mentionnent deux châteaux du nom de Birseck, Birseck le Haut et Birseck le Bas, reliés l'un à l'autre par une crête fortifiée, dont il subsiste encore des vestiges. Le château du haut fut inféodé à la famille ministérielle de Reich et prit le nom de Reichenstein. Le château du bas conserva seul son nom primitif.

En 1373, le belliqueux prince-évêque Jean de Vienne, à court d'argent, céda Birseck en hypothèque au chevalier Hennemann de Ramstein, contre versement d'une somme de 3100 florins, à charge pour le prêteur de réparer à ses frais le dommage causé aux bâtiments par le tremblement de terre de 1356. Le nouveau vassal se mit tout de suite à l'œuvre et la famille des Ramstein détint le château pendant quatre-vingts ans environ. Le prudent évêque Jean de Fleckenstein fit en 1435 un emprunt aux villes de Bienne, de Delémont et de Neuveville, dans l'intention de rembourser toutes les hypothèques dont étaient grevés les châteaux de la vallée de la Birse et reprit en particulier possession de celui de Birseck. Dès lors ce dernier fut occupé par un bailli chargé d'administrer la seigneurie.

La ville de Bâle s'en empara temporairement pendant la Réforme, mais elle ne parvint, pas plus que Soleure, à le soustraire à l'autorité du prince. Cependant l'endettement de la principauté contraignit l'évêque à demander aux Bâlois un prêt de 16'000 florins (1547), en gage duquel il céda une hypothèque sur les bailliages du Birseck, de Zwingen, de Laufon, de Delémont, de St-Ursanne et de la Franche-Comté. C'est à partir de ce moment-là que les Bâlois prirent en mains le contrôle de l'administration fiscale de ces territoires. La diète de Baden mit fin en 1584 à cette situation intolérable. L'accord bien connu de Baden réglait, une fois pour toutes, les questions d'argent et la situation créée à l'évêque par la Réforme vis-à-vis de Bâle et du Sisgau ; Birseck restait à l'évêché et en devenait la limite orientale.
Guillaume Rinck de Baldenstein fit des changements importants au château : il le releva d'un étage et lui donna l'aspect qu'il avait lorsque Mathias Merian le dessina pour la " Sciagraphia " de Daniel Meisner. Pendant la guerre de Trente ans, il devint avec Dornach la résidence temporaire du prince-évêque Henri d'Ostein. Ce dernier y revint à plusieurs reprises après la guerre. C'est là que le jésuite Sudan écrivit sous sa direction la " Basilea sacra", ouvrage qu'il fit imprimer à Porrentruy en 1668.

Les quatre dessins et les plans d'Emmanuel Büchel, conservés à la bibliothèque de l'Université de Bâle avec les carnets de croquis de l'artiste, nous renseignent sur ce que le château devait être au milieu du XVIIIe siècle. C'était un grand corps de bâtiment, dominant au midi un jardin de forme carrée irrégulière et défendu par des murailles, et surplombant au nord une lourde enceinte semi-circulaire de deux mètres d'épaisseur. A cette enceinte étaient adossées une tour et une chapelle. Plus au nord et en contre-bas, se trouvait un ensemble de constructions rurales défendues par des ouvrages sommaires.

Les baillis qui s'y succédèrent étaient pour la plupart apparentés aux princes, ce qui prouve bien l'importance de leur charge. Mais l'entretien du château exigeait de si fortes sommes qu'il fut négligé. En 1762, la résidence se trouvait dans un tel état de délabrement que François Charles d'Andlau, qui venait d'être nommé au poste de bailli, refusa de s'y installer. Il acquit la propriété du Flachsländerhof dans le village d'Arlesheim et y transféra l'administration du bailliage.
Lors de la Révolution française, le château fut incendié par une troupe de paysans. Peu de temps auparavant, le peintre Bandinelli, qui avait passé par là, en avait dessiné une vue prise du côté ouest ; ce document intéressant est conserve aux archives cantonales de Berne. Il ne reste plus aujourd'hui de l'édifice que la chapelle, la tour et le mur d'enceinte.

Bibliographie

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